Émanations toxiques dans les cabines d’avion : 1e action française contre Airbus
Le 26 avril 2018, le magazine Envoyé spécial présenté par Elise Lucet diffuse un reportage intitulé “L’air des avions est-il toxique ?” concernant les émanations toxiques dans les cabines d’avions.
Bcv Lex est partie prenante de ce dossier.
BCVLex défend des pilotes
En effet, saisis de la question depuis 2015, nous avons assigné le constructeur AIRBUS devant le TGI de Toulouse pour le compte de 2 pilotes américains.
La santé de chacun d’entre eux s’est trouvée considérablement atteinte à la suite de l’exposition aux émanations toxiques.
Les manifestations qu’ils subissent sont très diverses et inquiétantes.
Ces pilotes, chacun victime d’émanations toxiques en juillet 2017, sur deux vols différents, se trouvent toujours, à la fin du mois d’avril 2018, en arrêt de travail.
Leurs médecins considèrent toujours actuellement que leur santé est incompatible avec la profession de pilote de ligne.
Ils ont donc été contraints de mettre leur carrière entre parenthèses pour le moment.
Ce ne sont pas des cas isolés, bien au contraire.
Des pilotes ont déjà porté ce sujet sur le plan judiciaire, comme en France devant les juridictions pénales.
D’autres actions ont également été intentées aux États-Unis, par des pilotes, personnels de bord et passagers, contre Boeing notamment.
L’origine de ces émanations
Pour conditionner l’air des cabines, le prélèvement d’air se fait au niveau de moteurs ; on parle de bleed air.
Ce mécanisme élaboré requiert la présence de nombreux produits industriels.
Ainsi, si les joints des différents mécanismes ne sont plus étanches, sont introduits dans la chambre de combustion des produits chimiques conduisant à une pyrolyse (dégradation à haute température).
Toutefois, ces produits n’ont absolument pas vocation à y être introduit ni à être exposés à ses températures extrêmes.
En effet, le produit de la pyrolyse est extrêmement toxique.
Pourtant, ils sont ensuite introduits en cabine via les conduits de conditionnement de l’air, contaminant en conséquence l’entier système de conditionnement de l’air de la cabine de l’aéronef.
Un phénomène bien connu des constructeurs
Le phénomène des émanations toxiques dans les cabines d’avion n’a rien de nouveau.
En effet, ce problème est connu depuis les années 50, lorsque le bleed air a commencé à se généraliser.
Antérieurement, le conditionnement de l’air se faisait via des compresseurs électriques.
Toutefois, pour des question de rentabilité, de gain de place et de longueur de vol, les constructeurs ont cherché à gagner en poids et en place.
Exit les compresseurs électriques pour faire place au prélèvement d’air au niveau des moteurs.
Les occupants s’y retrouvent-ils ? Absolument pas, loin s’en faut.
Les constructeurs continueront-ils à construire des appareils qui nous empoisonnent tous ?
Airbus est visé par une assignation devant le TGI de Toulouse pour la 1e action française contre le constructeur Airbus.
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BCVLex se tient aux côtés des victimes, en vue de la plus juste indemnisation qu’ils sont en droit de réclamer, de la part du constructeur de l’aéronef.
Voici les articles relayant cette actualité :
https://www.francebleu.fr/infos/transports/airbus-deux-assignations-deposees-au-tribunal-contre-le-syndrome-aerotoxique-1524842463
https://www.20minutes.fr/sante/2264559-20180502-toulouse-air-toxique-cabines-avion-deux-pilotes-malades-attaquent-airbus-justice
https://www.ladepeche.fr/article/2018/05/02/2790308-deux-pilotes-americains-assignent-airbus-apres-avoir-ete-expose-emanations.html
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/sante-au-travail/deux-pilotes-americains-se-disent-victimes-du-syndrome-aerotoxique-et-engagent-une-procedure-contre-airbus_2733439.html
BCVLex, en collaboration avec l’avocate Alisa Brodkowitz du cabinet Friedman Rubin basé à Seattle, a déposé une plainte pour dommages et intérêts au nom de deux pilotes américains qui ont subi de graves dommages tout en pilotant un Airbus A320. La cause de ces dommages était une intoxication par la fumée, un problème bien connu dans l’industrie aéronautique qui est dû à des défauts dans les systèmes de ventilation et de pressurisation de la cabine.
Depuis les années 50, l’industrie aéronautique est consciente de ce problème et a échoué à y faire face de manière efficace. Au lieu de redessiner les avions pour éviter ce risque, la performance a primé sur la sécurité et la santé des équipages et des passagers. En conséquence, les pilotes et autres membres d’équipage souffrent souvent de dommages physiques à long terme en raison de l’exposition à des fumées toxiques, tandis que les passagers peuvent également être affectés.
Heureusement, certains fabricants d’avions commerciaux de nouvelle génération ont définitivement résolu ce problème. Cependant, la flotte existante reste vulnérable à l’intoxication par la fumée et les exploitants doivent souvent opter pour des solutions coûteuses et partielles pour faire face au problème.
Dans ce contexte, la plainte déposée par BCVLex et Alisa Brodkowitz est un pas important vers la responsabilité et la reddition de comptes dans l’industrie aéronautique. Les tribunaux français devront décider si les fabricants d’avions doivent assumer la responsabilité des dommages causés aux membres d’équipage et aux passagers en raison de systèmes défectueux et dangereux.
Il est également important que l’industrie aéronautique aborde ce problème de manière efficace et rapide, avant que d’autres blessures et dommages à long terme ne se produisent. Pour ce faire, les fabricants doivent redessiner les avions et mettre à jour les systèmes de ventilation et de pressurisation de la cabine pour éviter l’intoxication par la fumée. De plus, ils doivent fournir des solutions abordables et efficaces pour la flotte existante, de manière à ce que les exploitants puissent garantir la sécurité et la santé de leurs équipages et de leurs passagers.
Il est important que l’industrie aéronautique reconnaisse également que la sécurité et la santé des personnes ne doivent pas être sacrifiées au profit économique. Au lieu de se concentrer uniquement sur la rentabilité, les fabricants et les exploitants d’avions doivent considérer la sécurité et la santé comme une priorité fondamentale. Cela n’est pas seulement éthique, mais c’est également bon pour les affaires à long terme, car les clients veulent se sentir en sécurité et protégés lorsqu’ils voyagent.
Il convient de noter que l’intoxication par la fumée dans les cabines d’avions commerciaux n’est pas un problème isolé. En fait, elle a été documentée à plusieurs reprises dans différents types d’avions et dans différentes parties du monde.
Selon une étude réalisée par la Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis, les fumées toxiques dans les avions commerciaux sont une menace réelle pour la sécurité des passagers et de l’équipage. Le rapport révèle qu’entre 2001 et 2010, il y a eu au moins 109 incidents de fumée en cabine signalés sur des vols commerciaux aux États-Unis, dont 14 ont été classés comme graves.
Dans certains cas, l’intoxication par la fumée peut être causée par la combustion de produits chimiques toxiques à bord, tels que l’antigel ou le liquide hydraulique. Dans d’autres cas, la fumée peut provenir des systèmes de ventilation et de pressurisation de la cabine, qui peuvent être contaminés par de l’huile et d’autres produits chimiques pendant le fonctionnement normal.
Les effets de l’intoxication par la fumée sur la santé des passagers et de l’équipage peuvent être graves et durables. Les symptômes incluent des maux de tête, des nausées, des vomissements, des étourdissements, de la confusion et une perte de conscience. De plus, l’exposition à des fumées toxiques peut également entraîner des lésions à long terme, telles que des problèmes respiratoires, neurologiques et psychologiques.
L’industrie aéronautique doit être plus transparente dans la divulgation d’informations sur la sécurité des avions et la santé des passagers et de l’équipage. Les passagers et l’équipage ont le droit de savoir les risques auxquels ils sont exposés pendant les vols, ainsi que les mesures qui sont prises pour aborder ces risques.
En résumé, l’intoxication par la fumée dans les avions commerciaux est un problème réel et grave qui doit être abordé de manière efficace par l’industrie aéronautique. La plainte déposée par BCVLex et Alisa Brodkowitz est un pas important vers la responsabilité et la reddition de comptes dans l’industrie. Cependant, il est nécessaire de prendre des mesures efficaces pour garantir la sécurité et la santé des équipages et des passagers, et de travailler sur la transparence et la divulgation d’informations sur la sécurité des avions. Seulement ainsi pourra-t-on garantir la sécurité et la confiance des voyageurs dans l’aviation commerciale.
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