Lactalis (II) : une crise agro-alimentaire de grande ampleur

Alors que le scandale du lait contaminé Lactalis s’étendait à de nouveaux produits et de nouveaux pays, il a pris une dimension plus globale.

Lactalis : une gestion de crise déplorable

La presse a divulgué que le Ministre de l’économie avait procédé lui-même aux rappels décidé en décembre, devant le refus du groupe d’y procéder.

Concomitamment, il avait décidé de la suspension de commercialisation des laits infantiles du groupe.

Une première plainte était déposée auprès du parquet de Paris pour mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger contre Lactalis et la pharmacie d’acquisition du lot contaminé.

Le 18 décembre 2017, l’association de consommateurs UFC Que Choisir annonçait déposer également une plainte pour tromperie.

Finalement, il fut décidé, le 21 décembre 2017, de rappeler 720 lots supplémentaires.

Les rappels concernaient la totalité des produits infantiles fabriqués à l’usine de Craon depuis le 15 février 2017, soit plus de 15.000 tonnes de produits.

D’autres produits infantiles tels que les céréales étaient désormais concernés.

Plus de 20 victimes étaient alors identifiées dont 12 avait nécessité une hospitalisation.

L’inquiétude était de également de mise chez les producteurs, déjà largement fragilisés par des pratiques contestables du géant laitier.

L’ouverture d’une enquête préliminaire visant Lactalis

C’est ainsi que le pôle santé du Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour blessures involontaire, mise en danger de la vie d’autrui et tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine, le 22 décembre 2017.

Les investigations ont été confiées à la section de recherche d’Angers et à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp).

La presse annonçait qu’en septembre 2015, l’usine Lactalis de Craon avait fait l’objet de contrôles d’inspecteurs vétérinaires rattachés au ministère de l’agriculture. Cependant, rien n’avait été décelé alors même que les locaux étaient contaminés depuis février 2017.

La défense du groupe Lactalis

Lactalis s’était gardée d’évoquer les tests positifs qu’elle avait réalisé en interne. L’entreprise se défendait en alléguant que ces tests positifs avaient été réalisés dans “l’environnement” de l’usine et non les produits, lesquels s’étaient tous révélés négatifs.

Le 21 décembre 2017, l’entreprise se targuait d’appliquer le « principe de précaution maximale ».

Toutefois, le groupe laitier Lactalis s’abstenait pourtant de donner les données relatives aux protocoles de contrôles.

Il assurait que toutes les victimes “ayant subi un préjudice” seraient indemnisées – ce que la loi l’oblige à faire.

La grande distribution mise en cause

La suite du scandale Lactalis est venue par les groupes de grande distribution.

En effet, de nombreuses enseignes ont continué à écouler leurs stocks de produits faisant l’objet du rappel.

Le groupe LECLERC, puis Auchan, système U, Carrefour, Intermarché, Cora, Casino et Monoprix étaient visés.

La  gestion défaillante sur toute la chaine de distribution constituée par de graves dysfonctionnements sur la procédure de rappel de produits était dénoncée.

La grande distribution, invoquant la période de fête , déclinait à son tour la responsabilité de cette crise. Elle pointait une défaillance systémique et non seulement sectorielle.

Le scandale Lactalis, entraina à son tour, une crise politique.

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