EgyptAir : un an après, où en est l’enquête ?

Alors que l’Airbus reliant Paris au Caire s’est abimé au-dessus de la Mer Méditerranée le 19 mai 2016, quelles sont les avancées de l’enquête ?

Dans ce dossier impliquant les deux pays de départ et de destination de l’aéroport, ce dernier étant également celui de nationalité de la compagnie aérienne, les autorités nationales de chaque pays ont mis en œuvre des moyens en vue de déterminer les circonstances de l’accident.

Cette dualité judiciaire / juridictionnelle rend possible deux thèses non seulement distinctes, mais opposées, à propos de des causes de l’accident.

Les enquêteurs français écartent la thèse de l’attentat et s’orientent vers celle de la combustion ou l’auto-combustion d’un appareil électronique dans la cabine de pilotage.

Le BEA, qui intervient lors de chacun des catastrophes aériennes en France où à bord d’un aéronef français, qui a constaté que plusieurs incidents techniques avaient été signalés à bord de l’avion peu de temps avant le vol en cause, fait état de débris qui ne seraient pas compatibles avec une explosion, éloignant un peu plus l’hypothèse d’un attentat à bord.

D’ailleurs, le parquet anti-terroriste français n’est pas saisi du dossier puisque c’est bien une information judiciaire pour « homicide involontaire » qui est ouverte auprès du parquet parisien.

En revanche, et alors même que les victimes françaises en étaient dépourvues selon les dires de l’IRCGN dans un communiqué du début du mois de mai 2017, les autorités égyptiennes affirment avoir constaté des traces d’explosifs sur les corps de ses ressortissants, relayant alors la thèse de l’attentat terroriste.

Les autorités égyptiennes, qui ont récupéré des éléments primordiaux tels que les enregistreurs de vols ou encore une partie des débris, ceux-ci se trouvant dans la zone des eaux territoriales égyptiennes, ne communiquent que très peu sur les résultats de leurs investigations, sauf à contredire ceux de l’enquête françaises, alimentant les théories les plus farfelues de complot.

Le rapport d’enquête doit être publié par l’Égypte, conformément aux règles contenues dans l’annexe 13 de la Convention relative à l’aviation civile internationale de l’OACI, organisation dont sont membres l’Égypte et la France. L’Égypte a en effet la charge l’ouverture, l’organisation et la conduite de l’enquête pour conduire au dépôt de son rapport final ; le BEA assiste et apporte son concours au titre du pays de conception de l’aéronef et au titre du pays de nationalité de certaines des victimes.

Quoi qu’il en soit, on ne peut que déplorer ce manque de transparence qui nuit sérieusement à la manifestation de la vérité qui est primordiale pour les familles de victimes mais qui l’est également pour l’aviation civile, qui pourrait tirer des enseignements de cette catastrophe, afin que la disparition de 66 êtres chers, ne soient pas qu’une énième tragédie aérienne.